Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/166

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choliques en tel degré, ie dis en tel degré : car toute forte de melancholie n'eft pas propre à faire vn bon entendement, car la craffe eft par trop froide, (que l'on peut cõfondre auec la pituite) & qui n'eft aucunemẽt efchauffée, tant s'en faut qu'elle rende les hommes braues, & ingenieux qu'au contraire elle les rẽd lourds, ftupides & beftiaux : mais i'entends (comme il eft aifé à coniecturer par mon difcours) de la melancholie efchauffée, & attenuée. Tellemẽt que par ces raisõs, authorités, & experiences ; on peut conclurre que les hõmes melancholiques font de plus braue entendement que les autres, & de là tirer en cõfequence, que là où fe trouuent beaucoup d'Epileptiques, & par confequent de melancholiques, que là auffi fe treuuent beaucoup d'hommes d'entendement. Rondelet que i'ofe appeler l'aigle des Medecins de fon tẽps, en contemplation de cecy, dit qu'il ne fe faut pas eftonner fi les Florentins eftans fort fubiects, à l'Epilepfie, font de grand entendement, car ils font (dit-il) fort melãcholiques. I'oferois affirmer le mefme, de noz Prouençaux, que comme ils font fort fubiects à l'Epilepfie, par deffus leurs voifins, ils font auffi plus melãcholiques, & qu'ils ne font pas des dernieres bien nés aux bõnes lettres, & principalement triomphẽt-ils, à la poefie, & Mathematiques. Que fi la ville d'Arles eft ainfi subiecte à l'Epilepfie, comme nous auons dit, n'auroit-elle point fa bõne part de cefte belle |