Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/213

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189| que refpond au crier des enfans, & le tout fans aucun enfeignement, nõ pas mefme par exemple ou imitation : l'homme à bien certaines actiõs communes aux autres animaux de fon fimple naturel, & fans apprentiffage : mais la parole qui eft vne voix qui fignifie & exprime les conceptions de l'ame raifonnable, procede totalement d'vne fcience ou difcipline, & par ainfi pour l'apprendre, il fe faut feruir de l'ouye : tellement que cefte maladie aboliffant l'ouye à quelques petits enfans, il faut de neceffité qu'ils deuiennent muets, veu qu'il eft impoffible qu'vn fourd de naiffance perfeuerant à fa furdité fçache iamais parler. Monfieur Ioubert en fes paradoxes cotte vne hiftoire qui faict bien à ce propos des enfans d'vn Apothicaire de Tholoufe appellé Sire Anthoine Butin, lefquels parloient toufiours iufques à quatre ans, & puis ils deuenoient tellement fourds, qu'ils n'entendoient aucun bruit, & petit à petit ils ceffoient de parler, & c'eft d'autant que ne continuans plus d'ouyr, ils oublioyent ayfément ce peu de langage qu'ils auoient appris, & qui n'eftoit encore bien graué dans leur memoire. Voyla comme l'Epilepfie en debilitant le cerueau caufe plufieurs & diuerfes affections, felon l'experience que nous en auons, & felon la commune opinion des autheurs. Bien eft vray que plufieurs s'eftonnẽt comme eft ce que l'homme feul entre les animaux deuient bigle, & loufche, & entre autres |190|