Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Que l’air corrompu peut engendrer facilement l’Epilepsie. CHAP. vi.

Entre les caufes qui plus promptement & neceffairement alterẽt noftre corps, felon toute l'antiquité, c'eft l'air ambiant, car pour fa fubtilité il eft fi penetrant qu'il perce à trauers des fubftances plus folides de noftre corps, & remplit les lieux, & pores plus imperceptibles d'iceluy, & pour la familarité qu'il a auec noftre feu naturel (comme auec l'elementaire retenu ça bas). Il nous eft tref-neceffaire, pour eftre la nourriture, & principal pabulum d'iceluy, d'où vient que nous ne pouuons viure fans le refpirer & humer, tellement que s'il eft infect ou corrompu, il apportera le mefme vice promptement & neceffairement aux efprits, humeurs & parties de noftre corps, qu'il rafraichira & alterera ; mais comme il ne touche pas de mefme force toutes les parties, auffi ne les altere-il pas de mefme façon, fi fort ni fi promptement. Le cerueau & le cœur ce font les deux parties de noftre corps plus remplies de feu & d'efprit, auffi font-elles qui auec patens & fenfibles instrumens attirent, hument, & infpirent ceft air ambiant, auffi fouffrent elles les plus fortes attaques de ceft air ; & i'oferois dire, que bien que le cœur attire plus grande quantité de ceft air à foy, & par confequant vne qualité plus forte, toutesfois le cerueau en eft pluftoft & plus puiffamment alteré