Page:Tchékhov - Salle 6, trad Roche, 1922.djvu/67

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deux ou trois fois, vint voir André Efîmytch, il lui conseilla lui aussi de renoncer aux boissons alcooliques et lui recommanda, sans cause précise, de prendre du bromure.

Au mois d’août, André Efîmytch reçut du maire de la ville une lettre l’invitant à aller le voir pour une affaire très importante. Au jour fixé, André Efîmytch trouva réunis, au bureau municipal, le chef de recrutement, le surveillant de l’école du district, un membre du conseil municipal, et un gros monsieur blond, qu’on lui présenta comme docteur en médecine. Ce docteur, au nom polonais difficile à prononcer, habitait dans un haras, situé à trente verstes de la ville, et n’était là que de passage.

Quand tout le monde se fut salué et se fut assis autour de la table, le membre du zemstvo se tourna vers André Efîmytch et lui dit :

– Nous avons là un petit rapport qui vous regarde, monsieur. Eugène Fiôdorovitch dit que la pharmacie est à l’étroit dans le bâtiment principal de l’hôpital et qu’il faut la transférer dans l’une des annexes. Évidemment, c’est peu de chose, on peut l’y transporter ; mais la difficulté est que, pour cela, l’annexe a besoin d’être remise à neuf.

– Oui, dit André Efîmytch, réfléchissant, on ne peut rien faire sans la remettre à neuf. Si on transforme le pavillon d’angle en pharmacie, je