Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/103

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réside : pratiquer la vertu. C’est banal, c’est rétrograde, c’est réactionnaire ; ce n’est ni chic ni pschutt ; c’est tout ce que l’on voudra, mais il n’y a pas de meilleur remède contre l’orgueil des rois et l’insolence des tribuns ; il n’y a pas de plus sûr réactif contre les majorités trop complaisantes ; il n’y a pas de cordial plus chaud contre tous les appauvrissements de la volonté et du caractère ; c’est le garde-fou de la raison, la boussole de toute la vie ; nous le comprenons tous, nous le repétons chaque jour, nous en sommes convaincus ; il n’y a pas de lumière plus éclatante ; il n’y a pas de meilleur système ; il est garanti jusqu’à la fin du monde... mais il est trop simple. — A quoi sert-il donc d’avoir de l’esprit ?

Les Occidentaux n’ont pas, que je sache, tenté de parvenir au même but. Le spectacle, à la scène, n’est pas précisément composé pour porter les spectateurs à la pratique de la vertu. C’est un plaisir, rien de plus, et généralement le plaisir ne dépend pas de la vertu. On conçoit que cela