Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/105

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courageuse persévérance des faibles luttant pour leur liberté et leur honneur, contre des lâches abusant de la force, — et triomphant enfin ! — est-ce que ce n’est pas un grand plaisir, un vrai plaisir, que de recevoir ces impressions et d’entretenir en soi le feu sacré de l’amour du vrai et de la justice ? Et n’est-ce pas une bonne soirée que celle d’où l’on sort en se disant : « Dieu soit loué ! j’ai encore du cœur ! »

La scène est l’exacte définition de l’état d’une société. Dites-moi ce que vous jouez, je vous dirai qui vous êtes, et sans me tromper !

Nous avons en Chine cet adage : « On peut juger des mœurs d’un peuple par ses danses. » Il y a de l’esprit dans cette pensée, mais cela n’empêche pas qu’elle ne soit exacte. Eh bien, il est également juste de dire qu’on peut juger un peuple par son théâtre. Je laisse au lecteur le soin de faire ses réflexions, et de conclure logiquement, impartialement.

J’ai suffisamment défini, je crois, l’art dramatique chinois. L’éditeur dont j’ai cité la préface a,