Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/128

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présent ! Prenez une pièce de théâtre ou bien un monument ; l’auteur, l’architecte, ne sont, à proprement, parler que les disciples de quelques auteurs dont ils auront groupé les idées : ce sont des arrangeurs de scènes ou de pierres. Leurs œuvres ne sont pas à eux. Cette observation trouve surtout son application chez les modernes, qui considèrent l’éducation comme résolue par l’imitation, non pas par l’imitation d’un genre, ce qui serait logique, mais par l’imitation de tout. Dans une même œuvre, vous reconnaîtrez l’Alhambra et le Parthénon, le palais des Doges et le Panthéon ; il y aura de l’ogive et du cintre, du flamboyant et du rococo ; on fera un composé fantastique qui tient du cauchemar, une sorte de « Souvenirs de voyage autour du monde » en pierres de taille, ornés de médaillons et de statuettes. Ce sera bronzé, nickelé, argenté, doré : tout y sera, — excepté la pensée de l’auteur. De telles œuvres sont des expositions permanentes, des revues de l’univers, et, en bonne camaraderie, il serait peut-être convenable, en donnant son