Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/144

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— Qui croirait que, dans ce monde, il y a des êtres si malheureux, qu’on les prendrait à peine pour des hommes ?

Voilà la phrase du personnage qui chante : elle a un caractère particulier différent de celui du rôle dans le dialogue, un tour de sentence qui fait de l’impression sur le spectateur ; elle l’émeut et l’excite à la compassion.

Cet exemple est tiré d’une pièce sérieuse ; en voici un autre, tiré d’une œuvre légère : les Intrigues d’une soubrette.

Le bachelier Pé-Min-Tchong est devenu amoureux de la belle Siao-Man, qu’il a vue dans le jardin. Le lendemain de cette rencontre, Siao-Man, dont le cœur est épris, envoie sa suivante auprès de Pé-Min-Tchong.


FAN-SOU.

Monsieur, je vous salue.

PÉ-MIN-TCHONG.

Ah ! Fan-Sou, vous voilà donc venue ?

FAN-SOU.

Comment vous trouvez-vous ?