Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/162

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beau se tremper la main dans l’eau, il a beau brosser, frotter, rien n’y fait. Bien plus, le caractère se reproduit sur les objets qu’il touche. Il n’en faut pas douter : c’est un prodige. Il se prend de querelle avec un individu qui vient lui réclamer de l’argent qu’il ne doit pas : il le frappe, il le tue ; et, quand on relève le malheureux, Lieou aperçoit sur sa poitrine le caractère « Jin », que sa main y a imprimé. Cette apparition cause sur son esprit une vive impression ; à ce moment, le mendiant apparaît de nouveau et exhorte l’avare, encore terrifié de ce qui vient de se passer, à embrasser le bouddhisme. Lieou résiste ; cependant il renonce au monde, s’enferme dans un pavillon solitaire, et laisse à sa femme l’administration de ses biens. L’avare n’est pas encore tout à fait converti ; les aventures qui vont lui arriver achèveront de le convaincre.

Ce sont des chagrins domestiques qui l’éprouvent. La femme de l’avare appartient à la classe « des femmes de vertu équivoque », c’est-à-dire qu’elle met à profit les loisirs que son mari lui