Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/224

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— Oui, mais un enfant de terre cuite ne mange pas de riz et ne fait pas de dépense. Au surplus, cet homme m’a vendu son fils, parce qu’il ne pouvait plus le nourrir. Je veux bien ne pas me faire payer ce que l’enfant me coûtera ; mais qu’on ne m’arrache pas mon bien. Ah çà ! drôle, dit-il à son commis, c’est toi qui lui as peut-être suggéré ses folles prétentions. De quels termes t’es-tu servi en lui offrant l’once d’argent ?

LE COMMIS.

Je lui ai dit : « Le youên-waï vous donne une once. »

KOU-JIN.

Justement : voilà pourquoi il l’a refusée. Regarde bien, et suis de point en point mes instructions : Tu prendras cette once d’argent ; puis, l’élevant bien haut, bien haut, tu lui diras avec emphase : « Holà ! pauvre bachelier, S. E. le seigneur Kou daigne t’accorder une précieuse once d’argent. »

LE COMMIS.

Je l’élèverai aussi haut que vous voudrez, mais ce ne sera jamais qu’une once d’argent. Seigneur, seigneur, donnez-lui ce qu’il lui faut et congédiez-le.

KOU-JIN.

Eh bien, pour n’en plus entendre parler, je vais