Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/305

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prête de bien bonne grâce, chargeront leur toile de toutes les couleurs de leur palette, et produiront une croûte. Ainsi en est-il des écrivains ou des causeurs : car, pour ceux-ci, un bon mot, comme un bienfait, n’est jamais perdu ; il est aussitôt étiqueté et mis en réserve pour la prochaine pièce. Les uns ou les autres s’entendent pour laisser parler les hommes distingués dissipateurs de sciences apprises, et souvent, par un mot profond et vif, mettront d’accord des théories qui faisaient très mauvais ménage.

L’esprit de Paris ! vous le trouverez à chaque page de son histoire ; il prospère sous toutes les formes de gouvernement, même quand il n’y en a pas. Sous les rois, il ne chômait pas ; et, si l’histoire n’eût donné à Henri IV le surnom de Grand, elle lui aurait décerné celui de Parisien. Est-ce que son « Pends-toi, brave Crillon ! » n’est pas un chef-d’œuvre d’humour ? Son « Paris vaut bien une messe ! » a diablement d’esprit ! c’est même l’esprit qui fait excuser la chose. Pourquoi cette variété de l’esprit ne fleurit-elle qu’à Paris ? Je