Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/339

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J’ai retrouvé le même principe dans toutes les langues, et le caractère dont nous nous servons pour représenter l’union signifie dans sa formation : non deux. Le principe de l’unité de la race humaine me paraît recevoir de cette observation une preuve éclatante, puisqu’elle établit une des marques fondamentales de notre espèce, à savoir l’esprit de division et la passion du désordre.

Ces remarques expliquent clairement et d’une manière persuasive l’intérêt de ce sujet, puisqu’à l’aide d’une dissertation grammaticale, je suis parvenu à découvrir la démonstration d’une proposition morale, que la défiance est un sentiment naturel et que ce sentiment s’est formé dans le cœur de l’homme dès qu’il a cessé d’être seul. L’état social commande la défiance, de la même manière qu’il a produit la discorde, le désaccord et la désunion. En un mot, la défiance est la manière d’être réelle de la confiance humaine : car, celle-ci en soi n’est qu’un non-sens ; et, si ce sentiment est antipathique, s’il répugne de l’admettre comme un principe d’ordre, c’est qu’il porte la