Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/34

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admirer le plus de l’auteur ou de l’acteur, je garderai le silence.

Si vous appelez « le théâtre » ces réunions somptueuses où la société la plus élégante de Paris étale dans les loges, sous l’éclat des lustres éblouissants, le luxe de la beauté féminine parée de diamants et de toilettes merveilleuses, j’effacerai le titre même de cette étude et je bannirai de ma pensée l’idée singulière d’avoir osé vouloir parler du théâtre chinois.

Je me mêle à la foule des spectateurs ; j’écoute avec respect les vers sublimes de Corneille ; je reste suspendu aux lèvres de Camille et je hais avec elle l’impitoyable Rome. La muse de Racine fait entendre à mes oreilles ravies une langue admirablement poétique, et toutes les délicatesses du sentiment parviennent droit à mon cœur, escortées de toutes les grâces du style le plus harmonieux. L’enthousiasme le plus noble et l’émotion la plus douce se communiquent tour à tour à ma pensée, qui médite en secret et sur les passions un peu théoriques des héros de