Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/61

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règne des empereurs mongols, les femmes jouaient la comédie : elles portaient réellement le nom de comédiennes ; mais on les appelait aussi d’un autre nom trop vulgaire pour que je l’écrive, qui démontre combien ces femmes étaient méprisables. Une curieuse ordonnance rendue par Khoubilaï, en l’année 1263, met au même rang de l’estime officielle la comédienne et la courtisane, et assimile leurs professions. Il faut croire que les planches ont été bien glissantes et que finalement les comédiennes se sont attiré un décret d’expulsion pour cause d’excitation à la haine et au mépris des bonnes mœurs. Les courtisanes suffisaient ! C’est au siècle dernier que cette mesure fut prise et, depuis lors, ce sont les jeunes garçons qui donnent la réplique aux jeunes premiers et enflamment les passions de leur cœur amoureux — comme au séminaire.

La suppression du rôle de la femme sur la scène enlève évidemment à l’art dramatique une grande partie de son prestige, et, quant à la représentation, elle perd de son charme. Ces consé-