Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/91

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poser ce conseil que si l’on désire « vivre en la postérité ». Or qui s’en préoccupe ?

J’ai encore une autorité célèbre à citer aux croyants du naturel. Elle est célèbre en Chine, et elle résume, à mon sens, de la manière la plus heureuse les diverses opinions que j’ai exposées dans ce chapitre. C’est dans un de nos romans favoris que je trouve cette citation : ce roman est intitulé : les Deux Jeunes Filles lettrées, et a été admirablement traduit par M. Stanislas Julien. On demande à la jeune fille lettrée de donner une définition du mot « talent ». Et voici sa réponse, selon la traduction de M. Stanislas Julien : « Cette question que vous m’adressez se rapporte au talent qui produit la prose élégante et la poésie. Ce genre de talent vient, dit-on, de la nature. La nature le donne, il est vrai ; mais la nature seule ne peut le porter à sa perfection. On dit aussi que c’est le fruit de l’étude. L’étude y contribue sans doute ; mais, avec l’étude seule, on ne peut avoir la certitude d’y arriver. Or l’étude sert à le faire éclore, mais c’est la nature qui perfectionne sa