Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/95

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jusqu’ici servi. Il me serait désagréable qu’à l’occasion d’un discours impérial, on m’accusât d’avoir voulu faire des allusions : les critiques de notre empereur ne s’adressaient qu’aux lettrés du Céleste-Empire, évidemment.

Lorsque je cherche dans les œuvres des littératures de l’Occident celles qui correspondraient le mieux à l’opinion que nous nous faisons du génie de l’écrivain, je n’en trouve pas de plus dignes de notre admiration que les œuvres de Cervantès et de Beaumarchais.

Ces deux auteurs ont, en effet, donné un libre cours à leur imagination et à leur verve ; mais ils s’en sont servis pour éclairer l’humanité. Au milieu des aventures qui ne semblent, au premier abord, que plaisantes, il y a place pour la vérité et le précepte. Ce sont de grands maîtres dans la science de la vie que Cervantès et Figaro : qui les connaît n’a plus rien à apprendre. Ce sont des Thsaï-Tseu. La postérité ne les a pas oubliés, et, plus les âges deviendront vieux, plus leur gloire grandira. Que de Figaros intrigants — qui ne