Les premiers âges de la période des Thang ont subi l’influence de la religion, et les premiers poètes ont des aspirations appartenant plutôt à la philosophie religieuse qu’à la poésie sentimentale. Je cite seulement quelques passages pour marquer cette première époque.
Le religieux et moi nous nous sommes unis
Dans une même pensée.
Nous avions épuisé ce que la parole peut rendre,
Nous demeurions silencieux.
Je regardais les fleurs, immobiles comme nous ;
J’écoutais les oiseaux suspendus dans l’espace
Et je comprenais la grande vérité.
Voici une autre pièce du même genre :
La lumière pure d’une belle matinée
Pénètre déjà dans le vieux couvent.
Déjà la cime éclairée des grands arbres
Annonce le retour du soleil :
C’est par de mystérieux sentiers
Qu’on arrive à ce lieu solitaire,
Où s’abrite la cellule du prêtre
Au milieu de la verdure et des fleurs !
Comme on le voit, ces fragments