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Page:Tcherkesoff - Pages d’histoire socialiste, I, 1896.djvu/47

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lisons : « … Ainsi que le monde dont il fait partie, l’homme est régi par des lois naturelles, régulières dans leur cours, conséquentes dans leurs effets, immuables dans leur essence (page 39)… Ce n’est point Dieu qui a fait l’homme à son image ; c’est l’homme qui a figuré Dieu sur la sienne ; il lui a donné son esprit, l’a revêtu de ses penchants, lui a prêté ses jugements. » (Page 85.)

Engels savait tout ça, dira-t-on. Soit ! mais, dans ce cas, pourquoi a-t-il déployé tant de mauvaise foi et s’est-il efforcé de créer une confusion plus que déplorable dans la conscience du prolétariat ? et dans quel but détournait-il l’opinion du lecteur ? Certainement pas au profit du socialisme.

IX

Matérialisme et esclavage.

Engels et ses très scientistes disciples ont dénoncé comme vulgaire le matérialisme des naturalistes, c’est-à-dire toute la science inductive elle-même. Existe-t-il donc une autre sorte de matérialisme à l’usage des élus et des privilégiés ? — Oui, déclarent-ils, il existe un matérialisme dialectique inventé par nous, et ce matérialisme n’a rien de commun avec celui des naturalistes.

Matérialisme dialectique ! quelle monstruosité et à quoi ne peut-on pas s’attendre après un pareil mélange ?… Le matérialisme, à notre époque, est la science inductive elle-même. C’est la base générale de tout le savoir positif, de toute la philosophie évolutionniste de notre temps, et il n’existe aucune science, sauf le mélange sophistique, connu sous le nom de social-démocratie, qui ne soit basée sur le matérialisme vulgaire des naturalistes. Je rappellerai aux sophistes de l’école d’Engels ce qu’en 1845 Marx disait à ce sujet :