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modeste de 4.875 millions de 1812 s’est élevée en 1888 à 63.875 millions, autrement dit a été multipliée par treize.

Le même progrès dans l’accroissement des richesses s’observe dans tous les pays civilisés. Pour la France, d’après les tableaux de Fournier de Fleix et Yves Guyot, les chiffres correspondants sont les suivants :

En millions de francs :
1824 1840 1873 1888




Maisons
7.750
18.000
28.950
42.602
Chemins de fer
250
6.750
13.300
Flotte
175
175
300
325
Marchandises
475
575
3.060
3.875
Ameublement, objets d’art, etc.
6.375
9.000
16.875
21.300


Pour mieux en connaître le mode de distribution, il faut consulter les chiffres d’impôt de testaments, d’héritages et de successions.

D’après les rapports officiels pour les années 1886-1889, il y avait en Angleterre à cette époque :

Classes des possesseurs. Nombre de familles. Propriété évaluée par famille. Valeur totale des propriétés.
Millionnaires
700
21.750.000
14.962.000.000
Très riches
9.650
4.750.000
45.850.000.000
Riches
141.250
662.500
58.200.000.000
Moyennes
730.500
80.000
98.400.000.000
Nécessiteuses
2.008.000
8.000
14.000.000.000
Pauvres
3.916.000


Que ces chiffres sont instructifs : 882.100 familles possédant 217 milliards ! tandis que les deux millions de familles à 8.500 francs ont seulement 14 milliards.

Voyons de combien ont varié les chiffres depuis 1845-1850, époque à laquelle la loi de Marx a été formulée.


Années.
Propriété laissée en moyenne par chaque décédé.
1837-1840
    2.393 francs.
1841-1850
2.475     »
1861-1870
4.000     »
1871-1880
5.250     »
1881-1885
6.775     »


En évaluant la moyenne d’accroissement à 125 francs