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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/67

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Deux jours après, ils firent une nouvelle promenade.

Passant à côté d’une ferme, ils aperçurent une poule, occupée à pondre.

« Hoendera legeira[1] ! » dit le sacristain.

Plus loin un pêcheur pêchait et le sacristain s’écria :

« Visscherel vangdel[2] ! »

Et près d’un grand château :

« Kasteela hooga[3] ! »

Et le curé retint le tout ! Oui ! maintenant il savait le latin, car il considérait son sacristain comme très instruit. Le dimanche suivant, le curé, fier comme un coq, monta en chaire et commença son sermon :

« Mes chers paroissiens ! Hazera loopa, ekstera booma, kalvera kwakka, hoendera legeira, visscherel vangdel, kasteela hooga ! »

Les paysans se mirent à rire et tous furent contents ; car personne n’oserait encore prétendre que leur curé ne savait pas le latin.

(Volkskunde, I, 254)[4].


  1. Hoenders, poules ; leggen, pondre ; eieren, œufs.
  2. Visscher, pêcheur ; vangen, prendre.
  3. Kasteel, château ; hoog, haut.
  4. Dans : De Messe van Requiem op Paschen, le sacristain est un nigaud et le curé aussi (Volk en Taal, III, 180).