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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/19

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je regrettais amèrement la façon dont j’avais agi envers le jeune homme que… eh bien, il était inutile de mâcher les mots plus longtemps, ou de me mentir à moi-même… j’aimais encore. Oui, je l’aimais plus que jamais, j’aimais à la folie.

Le lendemain, je cherchai tous les journaux où son nom était mentionné, et je découvris, c’est peut-être de la vanité de ma part de le penser, que depuis le jour même où j’avais cessé d’assister à ses concerts, il avait joué misérablement, jusqu’à ce qu’enfin ses critiques, autrefois si indulgents, se soient tous ligués contre lui, s’efforçant de l’amener à un meilleur sentiment du devoir qu’il avait envers son art, envers le public, et envers lui-même.

Environ une semaine plus tard, je retournai l’écouter jouer.

Lorsqu’il entra, je fus surpris de voir le changement qui s’était opéré en lui en si peu de temps ; il était non seulement fatigué et abattu, mais aussi pâle, maigre et maladif. Il semblait, en fait, avoir vieilli de dix ans en quelques jours. Il y avait en lui cette altération que ma mère avait remarquée chez moi à son retour d’Italie ; mais elle l’avait évidemment attribuée au