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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/33

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comme si elle était fâchée de ne pas pouvoir se surpasser dans sa propre vitesse, se heurtant aux arches qui l’arrêtaient, s’enroulant en petites vagues et tourbillonnant dans des remous furieux, tandis que les piliers sombres jetaient des taches d’ombre noire comme de l’encre sur le cours d’eau scintillant et frémissant.

En regardant ces ombres dansantes et agitées, je vis une myriade de lutins fougueux, semblables à des serpents, qui allaient et venaient à travers elles, me faisant des clins d’œil et m’appelant tandis qu’ils tournoyaient et roulaient, m’attirant vers le bas pour que je me repose dans ces eaux de Lethéé.

Ils avaient raison. Le repos devait se trouver sous ces arches sombres, sur le sable doux et visqueux de cette rivière tourbillonnante.

Comme ces eaux semblaient profondes et insondables ! Voilées par la brume, elles avaient tout l’attrait de l’abîme. Pourquoi ne chercherais-je pas là ce baume de l’oubli qui seul pourrait soulager ma tête douloureuse, calmer ma poitrine brûlante ?

Pourquoi ?

Était-ce parce que le Tout-Puissant avait fixé Son canon contre la destruction de soi-même ?