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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/78

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L’époux, lui aussi, doit vraiment aimer pour ne pas ressentir un naufrage intérieur lorsque, quelques jours après les noces, il trouve les parties intimes de son épouse étroitement enveloppées dans des chiffons sales et sanglants. Pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas créés comme des oiseaux, ou plutôt comme des moucherons, pour ne vivre qu’un seul jour d’été, un long jour d’amour ?

La nuit du lendemain, Teleny se surpassa au piano, et lorsque les dames eurent fini d’agiter leurs petits mouchoirs et de lui jeter des fleurs, il s’éloigna de la foule d’admirateurs qui le félicitaient, et vint me rejoindre dans ma voiture, qui l’attendait à la porte du théâtre, puis nous nous dirigeâmes vers sa maison. Je passais cette nuit avec lui, une nuit non pas de sommeil ininterrompu, mais de bonheur enivrant.

En véritables notaires du dieu grec, nous versâmes sept libations copieuses à Priape, car sept est un nombre mystique, cabalistique et propice, et au matin nous nous arrachâmes des bras l’un de l’autre, nous jurant un amour et une fidélité éternels ; mais, hélas ! qu’y a-t-il d’immuable dans un monde en perpétuel changement, si ce n’est, peut-être, le sommeil éternel