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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/86

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Vous devez me considérer comme un lâche, mais après tout, même l’homme le plus courageux ne peut faire face qu’à un adversaire identifié. La pensée que la main occulte d’un ennemi inconnu est toujours levée contre vous, et prête à vous porter un coup mortel, est insupportable. Aujourd’hui, vous êtes un homme à la réputation irréprochable ; demain, un seul mot prononcé contre vous dans la rue par un voyou à gages, un paragraphe dans un journal à ragots par l’un des modernes bravi de la presse, et votre beau nom est déconsidéré à jamais.

— Et votre mère ?

— Son attention était ailleurs lorsque j’ai ouvert ma lettre. Elle ne remarqua ma pâleur que quelques instants plus tard. Je lui ai donc dit que je ne me sentais pas bien et, me voyant vomir, elle me crut ; en fait, elle eut peur que je n’aie attrapé une maladie.

— Et Teleny, qu’a-t-il dit ?

— Je ne suis pas allé le voir ce jour-là, je lui ai seulement fait savoir que je le verrais le lendemain.

Quelle nuit j’ai passée ! D’abord, j’ai veillé aussi longtemps que j’ai pu, car je redoutais d’aller me coucher. Enfin, las et épuisé, je me déshabillais et me couchais ; mais mon lit semblait électrifié, car tous mes