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À bout portant

jours moyen d’arranger les choses, n’est-ce pas ?

Mais ce n’est pas tout. Immédiatement après les premiers soins, glissez quelques menues monnaies, — pas moins d’un dollar cinquante, par exemple, — dans le gousset du malade ; mettez dans sa main gauche — la plus proche du cœur ! — un drapeau représentant un grand homme (Confucius, le général Oku, Rodolph Lemew, etc., sont très recommandés), dans l’autre main, mettez une torche et jetez l’homme dans la rue.

Il partira en hurlant comme mille chiens, auxquels on aurait fait l’amputation de l’appendice terminal. Ne craignez rien, la guérison est proche.

Après avoir clamé, vociféré, braillé pendant une heure et plus, le malade sent naître en lui une soif inassouvissable. Prestement il va échanger sa menue monnaie, pour un tord-boyaux quelconque.

C’est la convalescence.

Le lendemain à son réveil, notre démonstropathique, aura un œil au beurre noir, le nez aura pris des proportions tomateuses