Page:Tellier - À bout portant, 1912.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un Argument

Nous commentions après dîner, hier, au restaurant, la nouvelle publiée dans un journal du soir au sujet du fiancé brûlé vif.

— Brûlé vif ? pas d’amour, fis-je, ignorant tout à fait ce dont il s’agissait, car je ne lis jamais les journaux. Les écrire est déjà assez.

— Mais non, répliqua Machin, en me tendant un journal, qu’il tenait tout grand ouvert à côté de son assiette.

Je lus :

« Un jeune homme est mort dans d’atroces souffrances, hier soir. Étant à la veille de se marier, il prit un bain, puis, eût la malencontreuse idée de s’enduire tout le corps avec de l’alcool. Pour se faire sécher, il s’approcha d’un foyer embrasé, l’alcool prit feu et le jeune homme mourut peu d’instants après ».

— Voilà où mène l’usage de l’alcool, conclus-je, en lançant un coup d’œil sur Laplume qui en était à son …ième amer Picou.