Cet homme, — pour ne pas le nommer, disons qu’il s’appelle Borden, — veut faire plaisir à tous et ne mécontenter personne.
La tâche est ingrate et il va falloir employer beaucoup de diplomatie pour la mener à bonne fin.
— « Si je demandais des conseils à notre diplomate national, pense M. Borden, il pourrait peut-être me tirer d’embarras. »
Et aussitôt il appelle en conférence extraordinaire notre Talleyrand Canadien, l’inimitable Rodolphe.
— J’ai besoin de vos lumières, dit M. Borden, nous sommes divisés en politique, mais ce que j’ai à vous demander, c’est pour le bien du pays.
Rodolphe, en entendant ces mots, remplit ses soutes d’air et devient tout bouffi.
— Quand le pays réclame un Lemieux, répond l’ami du Mikado, il est toujours prêt à se mettre à son service.
— Voilà, continue M. Borden, je voulais savoir d’un homme qui, comme vous, a fréquenté toutes les cours d’Europe, d’Asie et d’Afrique comment il ferait un ministère…