enchaîné par Jupiter sous l’Œta. Les dieux se félicitent. Mais Mercure entre, et annonce que l’Amour a fui :
Dans la lumière, par sa grande ombre assiégée,
Il s’évadait, suivant toute la mer Égée.
Les hommes s’effrayaient de ses ailes de feu
Dont l’or vertigineux flamboie, et lui, le dieu,
Volait, épouvantant les regards des peuplades
Qui vivent près de nous dans les belles Cyclades…
L’Amour est ainsi arrivé devant Cythère. Là, il a jeté du sang de ses blessures dans la mer, et de ce sang est née une Titane d’une merveilleuse beauté (Vénus). — Jupiter irrité ordonne qu’on lui amène la fille de l’Amour.
Après l’avoir menacée, il s’apaise et lui accorde de rester dans l’Olympe à condition qu’elle ait choisi un mari avant le soir. Qui prendra-t-elle ? Elle veut un dieu qui se soit signalé par son amour des hommes. Bacchus et Apollon se présentent. Bacchus se vante de guérir tous les maux des mortels avec la Coupe, qu’a ciselée pour lui Vulcain :
Celui que le puissant Jupiter exila,
Et qui modela, puis fondit et cisela
Divinement la coupe à la courbe immortelle,
C’est le dieu de Lemnos, qui forge et qui martèle ;
C’est lui, Vulcain, dont le grand cœur s’est réjoui
De parer sa corolle ouverte…