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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/299

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tant de perfidie dans les actes de ces hommes. Ils n’ont pas besoin d’excitation étrangère pour parler et agir ainsi, et Versailles n’a pas à les stipendier pour obtenir d’eux les services qu’ils lui rendent. Cette manière d’être est leur état naturel, le résultat de leur caractère, de leur tempéramment, de leur nature intime. Plus ils iront, plus se précipiteront les conséquences de leurs actes, et ils se trouveront entraînés plus rapidement même qu’ils ne voudraient sur ce chemin de trahison où tout vestige de bonne foi disparaît bien vite.

Mais ce qui les fait ce qu’ils sont, ce qui les caractérise et les classe, c’est cette passion maîtresse qui les agite et les mène : la haine de la Révolution ; et quelles que soient les différences d’intérêts, c’est cette haine commune qui les unit indissolublement, quoi qu’ils en disent, aux partis bourgeois. Ils sont, dans le monde ouvrier, les auxiliaires, le point d’appui du monde bourgeois. L’opposition qu’ils lui font est, comme toute opposition légale, une aide, un soutien.

De là : grande satisfaction de la bourgeoisie. Imaginant par ce congrès que, même après la Commune, tous les travailleurs ne sont pas passés à la Révolution, elle espère, renfort inattendu, voir une masse ouvrière venir prendre rang dans l’armée versaillaise et donner à la Société de nouveaux défenseurs. Elle prend pour un parti une poignée d’intrigants et quelques défections pour une division. Dupe ou faisant semblant de l’être, elle a lieu d’être satisfaite de ses syndicaux et de leur congrès[1].

  1. Les syndicaux sont la queue des radicaux, sinon pis, ils l’ont montré sans cesse, malgré leur « exclusivisme