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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/341

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cette conception illusoire, vous la partagez avec toutes les classes jadis régnantes et disparues aujourd’hui. Ce que vous concevez pour la propriété antique, ce que vous concevez pour la propriété féodale, vous ne le comprenez plus pour la propriété bourgeoise.

Abolir la famille ! Même les plus radicaux s’indignent de cette exécrable intention des communistes.

Quelle est la base de la famille bourgeoise de notre époque ? Le capital, le gain individuel. La famille n’existe à l’état complet que pour la bourgeoisie, mais elle trouve son complément dans la prostitution publique et dans la suppression des relations de famille pour le prolétaire.

La famille du bourgeois disparaît naturellement avec la disparition de son complément nécessaire, et l’un et l’autre disparaissent avec l’abolition du capital.

Nous reprochez-vous de vouloir abolir l’exploitation des enfants par leurs parents ? Nous avouons le crime.

Vous prétendez que nous brisons les liens les plus chers en substituant à l’éducation domestique l’éducation sociale.

Est-ce que votre éducation n’est pas, elle aussi, déterminée par la société, par les conditions sociales dans lesquelles vous élevez vos enfants, par l’intervention directe ou indirecte de la société à l’aide des écoles, etc. ? Les communistes n’inventent pas l’influence de la société sur l’éducation, ils en changent seulement le caractère, ils arrachent l’éducation à l’influence de la classe régnante.

Les déclamations bourgeoises sur la famille et l’éducation, sur les tendres liens qui unissent les enfants aux parents, deviennent d’autant plus écœurantes