Page:Terrail - La France socialiste.djvu/355

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lequel les socialistes allemands enveloppèrent leurs quelques maigres vérités éternelles, fut une réclame qui activa la vente de leur marchandise auprès de ce genre de clients.

De son côté le socialisme allemand comprit de mieux en mieux que sa vocation était d’être le représentant grandiloquent de cette petite bourgeoisie.

Il proclama la nation allemande la nation normale et le philistin allemand l’homme normal. Il donna à toutes leurs infamies un sens mystique, un sens socialiste et élevé qui les faisaient paraître le contraire de ce qu’elles étaient. Il tira la dernière conséquence en s’élevant contre la tendance « brutalement destructive » du communisme et en se déclarant au-dessus de tous les partis et de toutes les luttes de classe.

À quelques exceptions près, toutes les publications soi-disant socialistes et communistes qui circulent en Allemagne appartiennent à cette sale et énervante littérature.

2. Le socialisme conservateur on bourgeois.

Une partie de la bourgeoisie cherche à porter remède aux maux sociaux dans le but d’assurer l’existence de la société bourgeoise.

Dans cette catégorie se rangent les économistes, les philanthropes, les humanitaires, les améliorateurs du sort de la classe ouvrière, les organisateurs de la bienfaisance, les protecteurs des animaux, les fondateurs des Sociétés de tempérance, les réformateurs en chambre de tout acabit. Et l’on est allé jusqu’à élaborer ce socialisme bourgeois en systèmes complets.

Citons, comme exemple, la Philosophie de la misère de Proudhon.