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LA FRANCE SOCIALISTE

jours amère. M. Jules Guesde a des images saisissantes, des cris de passion exaspérée. On croirait, à l’entendre faire le procès de la société, que c’est sa cause propre qu’il défend, que le matin la société a commis contre lui un crime épouvantable. C’est un homme de haine, il apparaît comme l’incarnation de toutes les rancunes et de toutes les envies sociales. Toutes en même temps hurlent en lui. On trouverait difficilement un acteur qui plus que M. Jules Guesde entrerait dans la peau de son personnage.

Nous ne voulons pas faire entendre par cette figure que M. Jules Guesde joue la comédie, n’est pas convaincu. Ces emportements ne sont pas factices. Il hait bien sincèrement, de bien « bon cœur ». Sa nature est celle d’un apôtre. Il prêche de bonne foi. Il croit. Son orgueil ne lui permet pas de douter de lui même.

La doctrine qu’il enseigne, il la considère comme la sienne propre ; Marx l’avait formulée