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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/99

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chez les congressistes de 1876 le réveil de l’instinct de classe, qui se manifesta par la proposition Prost relative à la candidature ouvrière.

En votant cette proposition, les ouvriers, l’un d’eux le dit et fut applaudi, « ne voulaient pas faire acte de guerre contre la bourgeoisie » ; ils voulaient seulement « que les plaintes des prolétaires arrivassent directement à l’oreille des gouvernants ».

Cette explication ôte au vote de la candida-

    œuvre de communisme. Un seul des votes de la Commune de 1871 est inspiré par l’esprit révolutionnaire. C’est celui par lequel elle ordonna de dresser la statistique des ateliers abandonnés « pour leur prompte mise en exploitation par l’Association coopérative des ouvriers y employés ».

    Cette mesure de socialisme révolutionnaire avait été précédée de quelques autres mesures de socialisme d’Etat, c’est-à-dire de socialisme conservateur — non destructif de la propriété individuelle.

    Ainsi la Commune avait réduit à 6.000 francs par an le traitement des fonctionnaires de tous ordres ; elle avait décrété qu’aucune administration publique ou privée ne pourrait imposer des amendes ou des retenues aux employés et aux ouvriers ; elle avait interdit le travail de nuit dans les boulangeries.

    Ces trois décrets sont restrictifs du droit d’abuser de la propriété et de la facilité de s’enrichir vite. Ils sont des actes de socialisme d’Etat plus graves que ne le serait, par exemple, la limitation de la journée de travail à huit heures, mais ils procèdent du même esprit centralisateur et non pas d’un esprit révolutionnaire.