Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/107

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près de mourir ? qui pardonne à David après qu’il a confessé sa prévarication contre la maison d’Urie ? qui relève l’empire d’Israël autant de fois qu’elle le renverse ? qui réchauffe aussi souvent qu’elle intimide ? Tu n’attaches tes regards que sur le juge : contemple aussi le père. Tu le censures quand il se venge ; ouvre aussi les yeux quand il pardonne. Mets dans la balance la sévérité et la douceur ! Puis, quand tu auras découvert dans mon Dieu la miséricorde et la justice, tu n’auras plus besoin de recourir à un autre Dieu pour rencontrer la bonté.

De là passe à l’examen des divers commandements, préceptes, injonctions et conseils dont il a environné l’homme. Tout cela, me diras-tu peut-être, ne se trouve-t-il pas aussi réglé par les lois humaines ? Sans doute, mais avant tous les Lycurgue et tous les Solon du monde, il y avait Moïse ; il y avait Dieu. Chaque génération suivante hérite des générations passées. Toutefois ce n’est pas de ton dieu que mon Dieu créateur apprit à porter ces défenses : « Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne porteras point faux témoignage ; tu ne désireras point le bien. d’autrui ; honore ton père et ta mère ; tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Après les recommandations principales d’innocence, de pudeur, de justice, de piété filiale, viennent des préceptes de bienfaisance. Ainsi, au bout de six années de servitude, l’esclave recouvre sa liberté. Chaque septième année, la terre se repose afin que le pauvre y moissonne à son tour. « La loi » délie même la bouche du bœuf qui foule les moissons, » afin que la douceur ordonnée envers les animaux nous conduise à la compassion envers nos semblables.

XVIII. Mais parmi tous les bienfaits de la loi, lesquels justifierai-je de préférence, sinon ceux que l’hérésie a le plus violemment attaqués ? La loi du talion prescrivait « œil pour œil, dent pour dent, haine pour haine. » Son but