Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/315

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lèveront la tête et regarderont en haut, parce que l’heure de la rédemption est arrivée. »

Puisque la promesse des félicités répond à la promesse des catastrophes, au milieu de cette merveilleuse concordance des prophéties et de l’Evangile, impossible à toi d’établir ici aucune distinction, ni pour appliquer au Créateur, comme au Dieu des vengeances, des événements que le Dieu très-bon ne devait pas autoriser, encore moins attendre, ni pour faire honneur au Dieu très-bon de promesses que le Créateur n’eût point signalées, puisqu’il ne le connaissait pas. Ou bien, ces promesses sont-elles les siennes ? Comme elles ne diffèrent en rien de celles du Christ, le voilà donc l’égal du Dieu très-bon, par la munificence, et ton christ ne t’aura rien promis de plus, qu’à moi mon Fils de l’Homme. Suis attentivement la marche de l’Ecriture évangélique, depuis l’interrogation des disciples jusqu’à la parabole du figuier, pas une expression, tu le reconnaîtras, qui ne se lie intimement au Fils de l’Homme ; douleur et félicité, catastrophes et promesses, s’enchaînent mutuellement sans qu’il soit possible de détacher une partie de l’autre.

En effet, comme il n’y a qu’un Fils de l’Homme, dont l’avènement est placé entre les deux termes de la catastrophe et de la promesse, il faut de toute nécessité que les tribulations des peuples el les vœux des élus appartiennent au même Fils de l’Homme. Lien commun et indispensable, intermédiaire de cette double économie, il ferme, d’une part, les tribulations des peuples, tandis qu’il ouvre de l’autre les vœux des élus. Ainsi mon Christ et le Fils de l’Homme ne sont qu’un. Veux-tu lui attribuer les calamités imminentes qui précèdent son apparition, tu es obligé aussi de lui assigner les biens qui découlent de son avènement. Au contraire, ce Christ est-il à toi ? Pour lui imputer tous les biens qui découlent de son avènement, tu es contraint de lui attribuer tous les maux antérieurs à son apparition. Les maux qui précèdent les biens qui suivent forment,