Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/332

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le Christ du Créateur, gardait les antiques prescriptions du Créateur, parce qu’ils ne pouvaient se persuader encore que l’auteur de la loi l’anéantissait lui-même. Or, s’ils eussent appris de l’apôtre à connaître un Dieu tout-à-fait étranger, ils arrivaient d’eux-mêmes à cette conclusion, qu’adorateurs d’un autre dieu, ils devaient renoncer à la loi du dieu qu’ils avaient abandonne.

Je le demande. Qui admet un Dieu nouveau, tarde-t-il long-temps à savoir qu’il doit embrasser une discipline nouvelle ? Il y a mieux. Comme les deux Testaments, l’ancien et le nouveau, s’accordaient à prêcher la même divinité, et que les variations commençaient uniquement à la discipline, toute la question roulait sur ce point : La loi du Créateur devait-elle être exclue par l’Evangile dans le Christ du Créateur ? Enfin, supprimez cette différence, la question elle-même disparaît. La question une fois anéantie, tous, reconnaissant d’eux-mêmes que l’adoption de dogmes étrangers au Créateur entraînait nécessairement la renonciation aux dispositions du Créateur, quel motif restait-il à l’apôtre pour enseigner si formellement ce que la foi imposait d’elle-même ? Ainsi donc, que l’abolition de la loi ancienne résulte des plans du Créateur, ce que nous démontrerons encore, cette épître n’a pas d’autre but que de l’enseigner. Si Paul n’y fait aucune mention du dieu nouveau, et quelle matière le demandait plus impérieusement, puisque pour motiver l’abolition de la loi ancienne, il lui suffisait de l’appuyer sur la prédication d’une divinité nouvelle, il est visible dans quel sens il dit : « Je m’étonne que vous quittiez aussitôt celui qui vous a appelés à la grâce de Jésus-Christ, pour suivre un autre évangile. » Oui, différent dans ses cérémonies, mais le même dans son culte, différent dans sa discipline, mais le même dans sa divinité. C’est qu’en effet, l’Evangile du Christ avait pour but de convertir les hommes de la loi mosaïque à la grâce, et non du Créateur à un autre dieu. Car personne n’avait ruiné dans le cœur des Galates, le culte du Créateur,