anges qui gouvernent le monde, et aux hommes que servent les anges. Cet homme d’une merveilleuse fermeté d’ame, pour ne pas dire l’Esprit saint lui-même, craignait apparemment, surtout quand il écrivait « à des fils qu’il avait engendrés par l’Evangile, » de nommer en termes clairs le Dieu du monde, lorsqu’il ne pouvait l’attaquer qu’au grand jour. Qu’il ait censuré, conformément à la loi du Créateur, le Corinthien qui abusait de la femme de son père, je l’accorde : l’apôtre a suivi les principes de la loi naturelle et commune. Mais lorsqu’il le condamne « à être livré à Satan, » il est le prédicateur du Dieu qui châtie. A lui encore de l’expliquer dans quel sens il a dit : « pour être châtié dans son corps, afin que son ame soit sauvée au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. » Toutes ces expressions « la mort de la chair, le salut de l’esprit, ce mal qu’il enlève du milieu de son peuple, » ne sont rien moins que des locutions familières qui rappellent la loi du Créateur : « Purifiez-vous donc du vieux levain, afin que vous soyez une pâte toute nouvelle, comme étant vous-mêmes des pains azymes. » Ainsi donc les pains azymes étaient dans la loi du Créateur la figure des Chrétiens. Car Jésus-Christ est notre agneau pascal « immolé pour nous. » Pourquoi le Christ serait-il notre pâque, si la pâque n’était la figure du Christ, par la ressemblance de ce sang qui donne le salut, et de l’agneau pascal qui est Jésus-Christ ? Pourquoi l’apôtre nous appliquerait-il à nous et au Christ les symboles de la loi ancienne, s’ils ne nous appartenaient pas ?
Dans le passage où il nous détourne de la fornication, il prouve la résurrection de la chair, « Le corps, dit-il, n’est point pour la fornication ; il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps, » de même que le temple est pour le Dieu et le Dieu pour le temple. Le temple périra donc pour le Dieu, et le Dieu pour le temple. Remarque-le encore : « Comme Dieu a ressuscité le Seigneur, il nous ressuscitera de même par sa puissance, » il