Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/363

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est pas encore révélé. Il a bien fallu attendre le mien, puisqu’il a été annoncé dès l’origine des temps ; de même le sien n’existe pas, puisqu’il n’existe pas dès l’origine. Nous montrons plus de sagesse à croire un Christ à venir, que les hérétiques à n’en croire aucun.

Mais auparavant, examinons sur quels arguments se fondaient ceux qui niaient à cette époque la résurrection des morts. Ils s’y prenaient de la même façon qu’aujourd’hui ; car on continue toujours de la mettre en question. Quelques sages, je ne l’ignore pas, affirment que l’ame est divine et ne meurt point. La multitude elle-même, dans son culte pour les morts, obéit au préjugé ou à la confiance que l’ame a survécu. Néanmoins, que les corps consumés par la flamme, dévorés par les bêtes, ou soigneusement embaumés, se détruisent avec le temps, le fait est palpable. L’apôtre en réfutant les adversaires de la résurrection de la chair, établit donc ce dogme contre ceux qui le niaient. Réponse abrégée. Le reste est superflu. C’est surtout dans ce qu’on nomme la résurrection des morts, que la propriété des termes est nécessaire. Il n’y a de mort, et le terme l’indique assez, que l’être dépouillé de l’ame qui le faisait vivre. Le corps est ce que l’ame abandonne et qui meurt après cette séparation : ainsi le terme de mort convient au corps. Or s’il y a résurrection de ce qui est mort, et que ce qui meurt ne soit que le corps, la résurrection concerne donc le corps. Le mot de résurrection ne peut se rapporter qu’à ce qui est tombé. D’une chose qui tombe ou qui a toujours été à terre je dirai qu’elle se lève. Mais se relever ou ressusciter ne peut s’appliquer qu’à un objet, qui était debout et qui est tombé ; la syllabe re indiquant toujours une réitération. Nous disons donc que le corps tombe dans la terre par la mort, ainsi que l’atteste l’expérience, et suivant la loi de Dieu. « Car il a été dit : Tu es terre, et tu retourneras dans la terre. » Ainsi, ce qui vient de la terre s’en retournera dans la terre ; ce qui retourne dans la terre, voilà la partie qui s’en va ; ce