Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/392

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doit nécessairement recourir au terme commun. En effet, après l’aine et le corps point de substance, hormis la chair, à laquelle s’applique le mot corps. Si l’Apôtre entend par ce dernier mot la chair, toutes les fois qu’il ne la nomme pas expressément, à plus forte raison la désigne-t-il quand elle est appelée de son nom.

XVI. Nous sommes contraints de temps en temps de revenir aux mêmes questions, pour établir les vérités qui s’y rattachent. L’Apôtre, nous le déclarons, en prêchant ici un Seigneur qui récompense et qui châtie, ne peut prêcher que le Créateur, ou, ce que n’admet pas Marcion, un dieu semblable au Créateur, qui trouve juste de rendre à nos persécuteurs tribulation pour tribulation, et de nous donner à nous, qui sommes persécutés, le repos « lorsque le Seigneur Jésus descendra du ciel et paraîtra au milieu des flammes et du feu, avec les anges ministres de ! sa puissance. » L’hérétique a supprimé ces deux mots : la flamme et le feu, qu’il a éteints sans doute de peur qu’ils ne trahissent le dieu des Chrétiens. Vaine suppression. Lorsque l’Apôtre nous dit : « Il viendra au milieu des flammes pour tirer vengeance de ceux qui ne connaissent pas Dieu et de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile, lesquels souffriront la peine d’une éternelle damnation à la présence du Seigneur et devant l’éclat de sa puissance, » la flamme et le feu n’arrivent-ils pas avec lui comme une conséquence obligée, puisqu’il vient pour punir ? Nouvelle preuve, quoi qu’en dise Marcion, qu’il est le Christ du Dieu qui allume les flammes vengeresses. Il châtie de plus ceux qui ne connaissent pas le Seigneur, c’est-à-dire les païens. Autre argument qui le rattache au Créateur. Que fait-il en effet ? Il place à l’écart ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile, soit les Chrétiens pécheurs, soit les Juifs. Or, châtier les idolâtres, qui peut-être n’ont pas entendu parler de l’Evangile, n’est pas l’œuvre d’un Dieu qui, naturellement inconnu, ne s’est révélé nulle part, sinon dans l’Evangile, Dieu inaccessible