Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/523

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méprisions les tribulations et les outrages qui corrompent l’homme extérieur, attendu qu’ils sont légers et temporaires, préférant les récompenses éternelles, invisibles, et ce poids de gloire qui nous attend en échange des afflictions qui détruisent ici-bas la chair. Tant il est vrai qu’il ne s’agit pas ici de la corruption que les hérétiques assignent à l’homme extérieur, voulant que celui-ci meure sans retour, afin d’anéantir la résurrection. De même encore ailleurs : « Pourvu toutefois, dit-il, que nous souffrions avec lui pour être glorifiés avec lui. Car je crois que les souffrances de la vie présente n’ont aucune proportion avec cette gloire qui doit un jour éclater en nous. » Ici encore il montre que les peines sont au-dessous de leurs récompenses. Or, si c’est par la chair que nous souffrons avec le Christ, comme le propre de la chair est de se détruire par les souffrances, il en résulte qu’elle doit avoir sa part dans les promesses réservées à ces souffrances. Il attribue si bien à la chair la propriété des souffrances, qu’il dit plus haut : « Depuis notre arrivée en Macédoine, nous n’avons eu aucun repos selon la chair. » Ensuite, pour exprimer que l’âme souffrait avec la chair, « nous avons été en hutte à toutes les afflictions, combats au dehors » pour dompter la chair, « frayeurs au dedans » par les angoisses de l’ame. Ainsi, pour donner à cette parole son véritable sens, « l’homme extérieur se corrompt, » non pas en perdant la résurrection, mais en supportant des souffrances qui passent jusqu’à l’homme intérieur. Il faudra donc que ces deux hommes soient glorifiés ensemble, puisqu’ils souffrent ensemble : la communauté des récompenses suit nécessairement la communauté des travaux.

XLI. Il développe encore le même sentiment, en plaçant la récompense au-dessus de la tribulation. « Nous savons que si cette maison terrestre où nous habitons vient à se détruire, nous avons dans le ciel une autre maison, qui ne sera point faite de main d’homme, et qui