Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/537

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en donnant la mort, la grâce, de même, régne par la justice en donnant la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. » Pourquoi cette comparaison, si la résurrection ne s’opère pas également dans la chair ? Là où était la mort arrive la vie après la mort, parce que la vie habita auparavant où depuis fut la mort. Si le règne de la mort n’amène rien que la dissolution de la chair, il s’ensuit que la vie, contraire à la mort, produit aussi le contraire, qu’est-ce à dire ? le rétablissement du corps, afin que la mort qui avait absorbé la chair par son triomphe puisse entendre ces paroles, après que ce qu’il y a de mortel sera absorbé par l’immortalité : « O mort ! où est la victoire ? ô mort, où est ton aiguillon ? » Ainsi encore, « où il y a eu abondance de péché, il y aura surabondance de la grâce. Ainsi la force se perfectionnera dans la faiblesse, en sauvant ce qui était perdu ; en rendant la vie à ce qui était mort ; en guérissant ce qui était blessé ; en fortifiant ce qui était faible ; en rachetant ce qui avait été ravi ; en délivrant ce qui avait été mis en servitude ; en rappelant ce qui avait été égaré ; en relevant ce qui avait été abattu ; » et cela de la terre « au ciel, où sont nos droits de citoyen. » Les Philippiens apprennent aussi de la bouche de l’Apôtre, d’où « nous devons attendre Jésus-Christ, qui changera le corps de notre abaissement, eu le rendant semblable à son corps glorieux, » après la résurrection infailliblement, puisque Jésus-Christ n’a été glorifié qu’après sa résurrection.

Tels seront nos corps, qu’il conjure les Romains « d’offrir à Dieu comme une hostie vivante, sainte et agréable. » Comment seront-ils une hostie vivante, s’ils doivent périr ? sainte, s’ils sont souillés ? agréable, s’ils sont réprouvés ? Eh bien ! voyons comment ces ennemis de la lumière recevront ces paroles aux Thessaloniciens, qui semblent écrites avec un rayon du soleil lui-même, tant elles sont lumineuses ! « Que le Dieu de la paix vous sanctifie tout entiers ! » Ce n’est pas assez ; mais il ajoute ; « Afin