Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/545

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par conséquent du palais des cieux, « puisque Jésus-Christ y est assis à la droite de son Père, » homme, quoique Dieu, « le second Adam, » quoique Verbe primordial, chair et sang, quoique plus purs que les nôtres, « qui doit descendre des cieux dans la même substance et sous la même forme qu’il y est monté, » comme les anges l’assurent, « pour se faire reconnaître par ceux qui l’ont outragé. » Appelé « médiateur entre Dieu et les hommes, » sur le double dépôt que lui a confié son Père, il garde en lui-même le dépôt de la chair, comme les arrhes du dépôt tout entier. « De même qu’il nous a laissé l’esprit pour arrhes, » de même il a reçu de nous les arrhes de la chair, et il a transporté dans le ciel le gage du dépôt tout entier, qui doit s’y réunir un jour. Chair et sang, ayez donc confiance ; vous avez conquis et le ciel et le royaume de Dieu dans Jésus-Christ. Ou si l’on vous dénie ce droit dans Jésus-Christ, que ceux qui vous bannissent du ciel nient aussi que Jésus-Christ soit dans le ciel. « Ainsi, dit-il, la corruption ne possédera point cet héritage incorruptible ; » mais non pour que tu prennes la chair et le sang pour la corruption, puisque ce sont eux-mêmes qui sont exposés à la corruption de la mort, la mort étant ce qui non-seulement corrompt la chair et le sang, mais ce qui les consume. Mais il avait déclaré que les œuvres de la chair et du sang ne peuvent obtenir le royaume de Dieu. Conséquemment, afin de donner plus de force à sa pensée, il enlève à la corruption elle-même, c’est-à-dire à la mort, à qui profilent les œuvres de la chair et du sang, l’héritage de l’incorruptibilité : peu après, en effet, il exprime la mort de la mort elle-même, pour ainsi parler. « La mort, dit-il, a été absorbée dans la lutte. O mort, où est la victoire ? ô mort, où est ton aiguillon ? » Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché. « Le péché, c’est la corruption. La force du péché, c’est la loi, » cette même loi, sans doute, qui « combat, dit-il, dans ses membres contre la loi de son esprit, » à savoir cette liberté de pécher contre