Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/133

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pour les Latins ni pour les Grecs seuls que l’âme tombe du ciel ; l’homme est partout le même, le nom seul diffère. Une seule et même âme, une langue différente ; un seul et même esprit, des sons différents. Chaque peuple a son idiome particulier ; mais la matière du langage est commune à tous. Partout Dieu, et partout la bonté de Dieu ; partout le démon, et partout la malédiction du démon ; partout l’invocation du jugement de Dieu ; partout la mort, partout la conscience de la mort, et partout son témoignage. Partout enfin, l’âme, en vertu de ses droits, proclame des vérités qu’il ne nous est pas même permis de murmurer. C’est donc à juste titre que l’âme, disons-nous, est tout à la fois le complice et le témoin : complice de l’erreur, témoin de la vérité. Qu’aura-t-elle à répondre, quand elle sera debout devant le tribunal de Dieu, au jour du jugement ? Tu publiais Dieu, et tu ne l’as point cherché ; tu maudissais les démons, et tu les as honorés ; tu en appelais au jugement de Dieu, et tu n’y as point ajouté foi ; tu pressentais les supplices de l’enfer, et tu n’as point songé à les éviter ; tu pensais comme le Chrétien, et tu as persécuté le nom chrétien.