Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/349

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LES PRESCRIPTIONS

CONTRE

LES HÉRÉTIQUES.

I. Les circonstances présentes m’obligent d’avertir qu’il ne faut s’étonner, ni qu’il y ait des hérésies, elles ont été prédites ; ni qu’elles détruisent la foi de quelques-uns, car elles existent pour que notre foi, passant par la tentation, ait le mérite de l’épreuve. C’est donc sans fondement que le grand nombre se scandalise de ce que les hérésies font tant de progrès. Eh ! que serait-ce s’il n’y en avait point ? Lorsqu’une chose est, elle a nécessairement et sa cause finale pour laquelle elle est, et son énergie propre qui en fait l’essence, et sans quoi elle ne peut être.

II. Nous ne sommes pas surpris que la fièvre soit placée parmi les principes de douleur et de mort qui affaiblissent le corps humain : telle est sa nature. Par conséquent, si nous sommes effrayés que les hérésies puissent produire l’affaiblissement et l’extinction de la foi, nous devons l’être d’abord qu’elles existent ; car n’existant que pour produire cet effet, elles ont nécessairement ce pouvoir, dès qu’elles existent. C’est parce que nous savons que la fièvre est un mal, et par sa cause, et par sa nature, qu’elle nous effraie sans nous étonner. Ne pouvant la détruire, nous faisons tous nos efforts pour nous en garantir. Mais pourqu