Aller au contenu

Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avec vous. Enfin, si vous savez ce que vous devez savoir, il vous est plus avantageux d’ignorer le reste, de peur d’apprendre ce que vous ne devez point savoir. Jésus-Christ a dit : « Votre foi vous a sauvé, » et non pas l’examen des Ecritures. La foi réside dans le symbole : vous avez la loi, et le salut vient de l’observation de la loi : la discussion résulte de la curiosité, et toute sa gloire consiste dans la réputation d’habileté. Que la curiosité cède à la foi, la vaine gloire au salut ; ou qu’ils se taisent, ou du moins qu’ils se reposent. Ne rien savoir contre la règle, c’est tout savoir. Quand même les hérétiques ne seraient pas les adversaires de la vérité, quand même nous ne serions pas avertis de les fuir, que peut-on apprendre en conférant avec des hommes qui conviennent qu’ils cherchent encore ? S’ils cherchent sérieusement, ils n’ont donc rien trouvé de certain ; et tant qu’ils cherchent, ils montrent leurs doutes. Vous qui cherchez de votre côté, si vous vous adressez à des gens qui cherchent aussi, irrésolu, incertain, aveugle, vous serez infailliblement conduit dans le précipice par des hommes également irrésolus, incertains et aveugles. Mais lorsqu’ils font semblant de chercher, avec l’intention de vous jeter dans l’inquiétude et de vous insinuer leurs erreurs, après vous avoir attiré par cet artifice ; lorsque vous les voyez défendre opiniâtrement ce qu’ils disaient auparavant qu’il fallait encore chercher, déclarez-leur que vous êtes déterminé à renoncer à eux plutôt qu’à Jésus-Christ ; car, puisqu’ils cherchent encore, ils n’ont donc pas trouvé ; ils ne croient pas, ils ne sont pas Chrétiens. Mais lorsqu’ils croient, et qu’ils disent qu’il faut encore chercher, pour défendre leur sentiment, avant de le défendre, ils le désavouent donc, puisqu’ils confessent qu’ils ne croient pas encore, tandis qu’ils cherchent. Ils ne sont donc pas Chrétiens, de leur propre aveu. Le seraient-ils pour nous ? Avec tant de fausseté, quelle foi peuvent-ils avoir ? Emploient-ils le mensonge pour faire recevoir la vérité ?