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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/365

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du Seigneur, qu’il avait donnés pour maîtres à l’univers, qu’il avait eus dans sa compagnie tous les jours de sa vie mortelle, à qui il expliquait en particulier tout ce qui avait besoin d’éclaircissement, leur disant qu’il leur était accordé de pénétrer des secrets inaccessibles à la multitude ? Qu’est-ce qui a pu être caché à Pierre, ainsi appelé parce que l’Église devait être bâtie sur lui ; à Pierre, qui avait reçu, avec la clef du royaume des cieux, le pouvoir de lier et de délier, tant dans les cieux que sur la terre ? Qu’est-ce qui a pu être caché à Jean, le disciple bien-aimé, sur le sein de qui le Sauveur se reposait, à qui seul il montra le traître Judas, qu’enfin il donna pour fils à Marie en sa place ? Qu’aurait voulu cacher Jésus-Christ à ceux à qui il avait fait voir sa gloire, Moïse et Elie, à qui il avait fait entendre du ciel la voix de son Père ; non pas qu’il rejetât les autres, mais « parce que le témoignage de trois personnes suffit pour constater un fait ? » Enfin ceux à qui il avait daigné expliquer toutes les Ecritures dans le chemin même, après sa résurrection, ont-ils pu rien ignorer ? Il est vrai que le Sauveur avait dit auparavant à ses Apôtres : « J’aurais encore à vous parler de bien des choses ; mais vous ne pouvez pas les porter à présent. » Mais il ajouta : « Lorsque l’Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera lui-même toute vérité. » Il marquait clairement par là qu’ils n’ignoreraient plus rien, lorsqu’ils seraient remplis de l’Esprit saint qu’il leur promettait. Il ne manqua pas d’accomplir sa promesse. Les Actes des Apôtres nous apprennent la descente du Saint-Esprit. Ceux qui ne reçoivent pas ce livre ne peuvent se vanter d’avoir été instruits par le Saint-Esprit, puisqu’ils ne reconnaissent point que le Saint-Esprit ait été envoyé aux fidèles. Ils sont même hors d’état de défendre l’Église, puisqu’ils ne sauraient prouver quand ni comment elle fut établie. Mais ils aiment mieux s’ôter à eux-mêmes les preuves des vérités qu’ils conservent, que d’en fournir d’invincibles contre les erreurs qu’ils y ont mêlées.