Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
398
TERTULLIEN.


porte cette inscription : « Consus préside au conseil, Mars à la guerre, les lares à l’assemblée. » Des prêtres, ornés d’un sacerdoce public, y célèbrent des sacrifices aux nones de juillet. Le flamine, consacré à Quirinus, et les vestales, y sacrifient le douzième jour des calendes de septembre. Quelque temps après, le même Romulus institue des jeux en l’honneur de Jupiter Férétrien, sur la montagne tarpéienne, d’où ils reçurent le nom de tarpéiens et de capitolins, au rapport de Pison. Après lui, Numa Pompilius fonda d’autres jeux à la mémoire de Mars et de la Rouille, car la Rouille fut elle-même transformée en déesse. Vient ensuite Tullus Hostilius, puis Ancus Martius, puis tous les autres. Voulez-vous connaître le nom, le nombre et les idoles auxquelles ils dédièrent ces solennités ? lisez Suétone ou les devanciers de Suétone, qui lui transmirent ces détails. Mais voilà qui suffit pour convaincre ces jeux d’origine idolâtrique.

VI. À ce témoignage de l’antiquité se joignent les siècles postérieurs qui, en nous apportant avec eux les dénominations de ces époques, nous attestent, par ces titres, à quelle idole et à quelle superstition étaient consacrés ces jeux de l’une et de l’autre espèce[1]. En effet, ceux qu’on nomme mégalésiens, apollinaires, céréales, neptunaux, floréales, latiaires, se célèbrent publiquement chaque année. Les autres ont leur motif dans la naissance, le jour natal, les avènements des rois, les prospérités publiques et les fêtes superstitieuses des municipes. Dans cette catégorie entrent aussi les représentations par lesquelles des légataires honorent la mémoire de leurs parents, coutume qui remonte à une haute antiquité ; car dès les premiers temps on divisa les jeux en deux classes, les jeux sacrés et les jeux funèbres, ceux-là pour les dieux des nations, et ceux-ci pour les défunts. Mais à nous, que nous importe à quel titre et sous quel nom existe cette idolâtrie, pourvu que les

  1. Les jeux du Cirque et du théâtre.