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TERTULLIEN.

XXXIX. Quelle diversité entre eux sur notre Seigneur Jésus ! Ceux-ci le forment d’une émanation de tous les Éons ; ceux-là soutiennent qu’il est produit seulement par les dix qu’engendrèrent le Verbe et la Vie : de là vient que les yeux du Verbe et de la Vie s’arrêtèrent sur lui. Les uns le font naître préférablement des douze Éons, qu’enfantèrent l’homme et l’Église ; voilà pourquoi, ajoutent-ils, il a été nommé Fils de l’homme. Les autres disent qu’il a été formé par le Christ et l’Esprit saint, qui ont pour fonction de veiller au maintien de l’universalité, et qu’il hérite, en vertu de ses droits, du nom que porte son Père. Il en est qui se sont imaginé d’assigner une origine différente au Fils de l’homme, quoiqu’ils aient osé, à cause de la grandeur du sacrement de son nom, appeler le Père lui-même du nom d’homme. Ô insensé, que peux-tu désormais espérer d’un Dieu que tu fais ton égal !

D’où germent chez eux de pareilles inventions ! De l’impure semence de leur mère. C’est ainsi que les doctrines des Valentiniens vont se perdre en grandissant dans les obscurités des Gnostiques.