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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/147

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LE SCORPIAQUE,
OU
ANTIDOTE CONTRE LA MORSURE DES SCORPIONS.


I. La terre engendre des scorpions, animal terrible sous un faible volume. Autant de genres, autant de poisons ; autant d’espèces, autant de fléaux ; autant de couleurs, autant de douleurs, dont Nicandre a été l’historien et le peintre. Cependant le trait qui leur est commun à tous, c’est de nuire avec la queue. J’appelle queue ce prolongement de la partie inférieure du corps avec lequel ils blessent. Ces nœuds articulés dans le scorpion, armés à l’intérieur d’une petite veine empoisonnée, se tendent avec l’effort d’un arc, et décochent, à la manière d’une baliste, un dard recourbé. De là vient que la machine de guerre, qui lance le trait après l’avoir comprimé, a reçu le nom de scorpion. Ce dard, tout à la fois dard et canal, affilé à son extrémité afin de blesser plus sûrement, répand son poison dans la plaie. L’été est surtout la saison du péril. La malice de l’animal met à la voile par le souffle de l’auster et de l’africus[1]. Quant aux remèdes, la nature nous en fournit quelques-uns ; la magie a ses ligaments enchantés ;

  1. Vents du midi ou du sud-ouest.