I. Le démon s’y prend de plusieurs manières pour contrefaire la vérité. Il affecte quelquefois de la défendre pour mieux l’ébranler. Il prêche un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur de l’univers, afin de susciter une hérésie à l’occasion de cette unité. Il soutient, par exemple, que c’est le Père qui est descendu dans le sein d’une Vierge, lui qui est né d’elle, lui qui a souffert, en un mot, lui qui est Jésus-Christ. Le serpent s’est mis en contradiction avec lui-même. Il oublie qu’au moment où il tenta Jésus-Christ, que Jean venait de baptiser, il l’aborda comme Fils de Dieu, certain que Dieu avait un Fils, ne fût-ce que par les Ecritures, en vertu desquelles il essayait de le tenter : « Si vous êtes le Fils de Dieu, commandez que ces pierres deviennent des pains ; » et encore : « Si vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas, car il est écrit qu’il vous a confié à ses anges, » le Père apparemment, « pour qu’ils vous portent dans leurs mains, et de peur que votre pied ne heurte contre la pierre. » Ou bien, peut-être qu’il a reproché aux Evangiles leur mensonge, en disant : « Qu’importe Matthieu ! qu’importe Luc ! Quant à moi, c’